Ce matin, on a vu sur les réseaux sociaux, des photos et vidéos de Booba et Kaaris depuis la prison. Rappelons que les deux rappeurs se sont fait mettre en détention après leur altercation à l’aéroport d’Orly. Cette fuite est une nouvelle conséquence de la prolifération des smartphones dans les prisons.
Aucun doute, ils sont actuellement les prisonniers les plus célèbres de France. On comprend donc que certains ne puissent pas résister à la tentation de prendre des selfies avec eux. Ceux-ci n’hésitent pas à immortaliser la présence de Kaaris à Fresnes ou celle de Booba à Fleury-Mérogis. Notez qu’il est formellement interdit de prendre des photos à l’intérieur des prisons. Récemment, on a vu sur les réseaux sociaux, plusieurs photos et vidéos de Kaaris qui se promenait dans la cour du centre pénitentiaire.
Une enquête ouverte et le parquet saisi !
Dans les vidéos, on voit les rappeurs isolés et on voit aussi clairement que ce sont d’autres détenus qui les ont filmés depuis leurs cellules. Alors les autorités se demandent : comment ces photos ont pu se retrouver sur le net ? Pour trouver la réponse à cette question, les autorités ont lancé une enquête et ont saisi le parquet. Voilà un nouveau fait qui vient s’ajouter à l’inquiétude des syndicats de surveillants.
Kaaris s’ennuie vraiment seul pic.twitter.com/cnchkkx9AP
— Barksdel93 (@barksdel93) 14 août 2018
Wallah c’est pas le prison de Fresnes c’est Panama mais Wshhh
Free Kaaris pic.twitter.com/JuRb6oy6F8— Bernardeschi Gang (@RenoiShinobi) 15 août 2018
Kaaris selfie
Fresnes pic.twitter.com/4EnCqp6EuA— Bernardeschi Gang (@RenoiShinobi) 16 août 2018
Thibault Capelle, secrétaire local du syndicat Force Ouvrière à Fleury-Mérogis où séjourne Booba, s’indigne : « Le problème aujourd’hui, c’est que les établissements sont devenus des passoires. Depuis 2009, l’article 57 du code de procédure pénale empêche la fouille systématique des détenus après un contact avec l’extérieur ».
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« Des téléphones avec de très faibles taux de métal qui passent les portiques » !
Le responsable syndical FO continue en disant : « Une véritable économie parallèle s’est développée. On a des téléphones avec de très faibles taux de métal qui passent les portiques de sécurité. Les familles peuvent donc faire passer du matériel, indétectable. Et les brouilleurs réseau dont disposent les prisons sont complètement obsolètes, donc les détenus ont accès au réseau ».
« Il ne faut pas s’étonner pour le moment, de voir ce genre de vidéos fuiter sur les réseaux sociaux ». Les autorités doivent prendre des mesures afin de remplacer le matériel de contrôle dans les meilleurs délais pour brouiller 3G, 4G, et même 5G. Thibaut Capelle déplore : « Tous les réseaux y passent. Pendant un moment, on dirait même que les détenus incarcérés pour terrorisme et ceux qui les suivaient discutaient sur Telegram ».
Accès à un logiciel réservé au personnel pénitentiaire !
Ce qui est encore plus alarmant, d’autres images proviennent du logiciel interne de gestion des prisons. Qui plus est, on a reçu de la part d’un agent du système, la confirmation de l’authenticité de ces images. Et elles se sont retrouvées sur Facebook. Normalement, seul le personnel pénitentiaire et potentiellement par celui d’autres prisons que celles où sont les détenus, sont censés avoir accès à ce logiciel. Tout est une question de « niveau d’accréditation ». Les fiches des détenus renseignent sur leur solde de cantine, leur argent provisionné en prison. Et ces informations ne doivent pas circuler.
Cette source appartenant au système, nous a confié : « C’est un logiciel qui nous permet tout simplement de faire le suivi de la population carcérale. Il y a là-dedans des informations qui ne sont pas censées être rendues publiques, comme l’emplacement des cellules ou le numéro d’écrou ».
On attend donc de voir les résultats de l’enquête sur cette fuite. Pour l’heure, on attend le procès des deux rappeurs et leurs 9 amis, prévu pour le 6 septembre à Créteil. Les prévenus risquent 7 ans de prison et une amende pouvant monter jusqu’à 100 000 euros, soit 65 millions FCFA.
